L'éthique du genre humain


L'enseignement doit amener à une « anthropo éthique » par la considération du caractère ternaire de la condition humaine, qui est d'être à la fois individu société espèce (les trois termes de cette triade étant inséparables mais aussi coproducteurs l’un de l’autre ; chacun étant à la fois moyen et fin des deux autres

 

Dans ce sens, l'éthique individu espèce nécessite un contrôle mutuel de la société par l'individu et de l'individu par la société, c'est à dire la démocratie ; l'éthique individu espèce appelle, au XXIe siècle, la solidarité terrestre.

 

L'éthique doit se former dans les esprits à partir de la conscience que l'humain est à la fois individu, partie d'une société, partie d'une espèce. Nous portons en chacun de nous cette triple réalité. Aussi, tout développement vraiment humain doit il comporter le développement conjoint des autonomies individuelles, des participations communautaires et de la conscience d'appartenir à l'espèce humaine.

 

À partir de cela s'esquissent les deux grandes finalités éthico ­politiques du nouveau millénaire : établir une relation de contrôle mutuel entre la société et les individus par la démocratie, accomplir l'Humanité comme communauté planétaire. L'enseignement doit contribuer, non seulement à une prise de conscience de notre Terre Patrie, mais aussi permettre que cette conscience se traduise en une volonté de réaliser la citoyenneté terrienne.

 

Extraits de "Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur" d'Edgar Morin Editions du Seuil 2000

Gérer sa classe au quotidien, une préoccupation première...

Contrôle total ou lâcher prise, une question d'équilibre !

(Voir le texte suivant réalisé par Mme Garrigue, Conseillère pédagogique ASH dans les Pyrénées Orientales)

Quelques lignes :


 Lâcher prise suppose donc avoir suffisamment confiance en soi, pour accepter l’altérité (individu, événement, …) tel qu’elle se présente, sans prétendre vouloir la contrôler mais en considérant les événements sous un angle différent, en faisant davantage confiance aux autres. Ce qui ne signifie pas renoncer à ses objectifs. Mais faire, au contraire, preuve de souplesse, pour modifier son action afin de les atteindre. 

« Il existe deux dangers majeurs dans le monde du travail : ne pas croire en ce que l’on fait ou trop y croire »3. L’équilibre est en tension entre ces deux extrêmes : je me dirige vers tel but, en restant ouvert à l’événement, l’imprévu qui va peut-être donner une orientation différente à ce que j’envisageais, tout aussi intéressante. 

Télécharger
contenance et lâcher prise.pdf
Document Adobe Acrobat 262.2 KB

    Je dirais que notre temps est celui de l’irrévérence. Les causes de cette transformation fondamentale sont celles de la révolution politique, du chambardement social (la fameuse « révolte des masses » d’Ortega y Gasset), du scepticisme obligé dans les sciences. L’admiration, pour ne dire mot de la révérence, est passée de mode. Nous sommes des intoxiqués de l’envie, du dénigrement et du rabaissement. Nos idoles doivent arborer des têtes d’argile. L’encens s’élève, mais vers les athlètes et les pop stars, les assoiffés de fric et les rois du crime. La célébrité, qui sature notre vie médiatique, est le contraire de la fama. Porter un maillot au numéro du dieu du foot, reproduit à des millions d’unités, ou se coiffer comme le crooner est aux antipodes de la condition de disciple. A l’avenant, la notion de sage confine au risible. La conscience est populiste et égalitaire, ou prétend l’être. Toute invocation manifeste d’une élite, d’une aristocratie de l’intelligence, si évidente pour un Max Weber, n’est pas loin d’être proscrite par la démocratisation du système de consommation de masse (même si cette démocratisation comporte, sans nul doute, des libérations, des sincérités et des espoirs de premier ordre). L’exercice de la révérence retourne à ses lointaines origines dans la sphère religieuse et rituelle. A travers les relations mondaines, séculières, la note dominante, souvent effrontément américaine, est celle de la contestation et de l’impertinence. Les monuments of unageing intellect, les « monuments de l’esprit qui ne vieillit pas », peut-être même nos cerveaux, sont couverts de graffitis. A l’entrée de qui les étudiants se lèvent-ils ? « Plus de maîtres », proclamait l’un des slogans qui fleurissent sur les murs de la Sorbonne en mai 1968. Scientisme, féminisme, démocratie de masse et médias. Les « leçons des maîtres » peuvent-elles, doivent-elles survivre à l’offensive ?Je crois que oui, même si c’est sous des formes imprévisibles. Je crois qu’il le faut. La libido sciendi, la soif de connaissance, le besoin ardent de comprendre sont inscrits dans le meilleur des hommes et des femmes. Comme l’est la vocation d’enseignant. Il n’est de métier plus privilégié. Eveiller chez un autre être humain des pouvoirs, des rêves au-delà des siens ; induire chez d’autres l’amour de ce que l’on aime ; faire son présent intérieur leur futur : une triple aventure à nulle autre pareille. A mesure qu’elle s’étend la famille de ses anciens étudiants est semblable aux branches, au feuillage d’un tronc vieillissant (…) Fût-ce à un humble niveau, celui de maître d’école, enseigner, bien enseigner, c’est se rendre complice du possible transcendant. Eveillé, cet enfant exaspérant du dernier rang peut écrire les vers ou conjecturer le théorème qui occuperont des siècles. Une société, comme celle du profit débridé, qui n’honore pas ses maîtres est viciée. Tel pourrait bien être le sens radical de la pornographie enfantine.

George Steiner, Maîtres et disciples, Gallimard, 2003.


L'enseignement de la lecture au cours préparatoire : l'échec de la méthode globale

 

Pour quiconque sait que « l'enfant est l'avenir de l'homme », l'enquête PISA est un véritable électrochoc. Que nous apprend le Programme international pour le suivi des acquis des élèves de l'OCDE ? Plus inégalitaire que jamais, l'éducation nationale française réussit aux élites, mais ne parvient pas à donner aux enfants défavorisés le bagage minimal dont ils ont besoin pour comprendre un article de journal ou un problème d'arithmétique. Jusqu'à la seconde génération, une famille issue de l'immigration affiche des résultats scolaires en très net retard.

 

Ce résultat est-il inéluctable ? Non. La complexité de la langue française n'est pas en cause car, à difficulté égale, le Québec et la Belgique réussissent nettement mieux que la France. Le sociologue Jérôme Deauvieau, dans un rapport récent, identifie le nœud du problème : l'enseignement de la lecture au cours préparatoire (CP).

 

Il est allé enquêter dans les quartiers populaires de la petite couronne parisienne, les zones « Eclairs », anciennement zones d'éducation prioritaires (ZEP) où habitent les enfants les plus pauvres et les plus difficiles à scolariser. Son objectif : recenser les stratégies éducatives des enseignants, répertorier les manuels qu'ils choisissent d'utiliser, et évaluer l'impact de ces manuels sules capacités de lecture des élèves en fin de CP.

RECOMMANDER LES MEILLEURS MANUELS

 

Premier scandale. Pourquoi le département d'évaluation des programmes de l'éducation nationale n'a-t-il pas pris la peine de mener lui-même une telle évaluation ? Cela lui serait pourtant facile : il lui suffirait de croiser les chiffres recueillis dans chaque classe lors des évaluations nationales des élèves avec les méthodes qu'elles utilisent. Lorsque l'on dépense un budget annuel de 63,4 milliards d'euros, la moindre des choses est d'optimiser ses pratiques. Pourquoi l'éducation nationale refuse-t-elle encore de recommander à ses enseignants les meilleurs manuels ?

 

Deuxième scandale dévoilé par l'enquête Deauvieau : nous sommes en 2013, et 77 % des enseignants des zones défavorisées choisissent la méthode mixte, c'est-à-dire où l'enfant passe un temps considérable à des exercices de lecture globale et de devinettes de mots qu'il n'a jamais appris à décoder.

 

Seuls 4 % adoptent une méthode syllabique, qui propose un enseignement systématique et structuré des correspondances entre les lettres et les sons. Or les résultats montrent que c'est ce système qui réussit le mieux aux enfants, et de très loin : 20 points de réussite supplémentaires sur 100 aux épreuves de lecture et de compréhension !

 

Ce résultat vient confirmer ce que trois décennies de recherches en psychologie cognitive ont démontré : seul l'enseignement explicite du décodage graphophonologique est vraiment efficace. En 2000, par exemple, une vaste méta-analyse américaine montre que les enfants à qui on enseigne ces principes parviennent plus vite, non seulement à lire à haute voix, mais également à comprendre le sens de ce qu'ils lisent.

 

Ce n'est guère étonnant : l'invention de l'alphabet a demandé plusieurs siècles, comment imaginer que l'enfant le découvre seul ? Le principe alphabétique ne va pas de soi. Il faut en enseigner explicitement tous les détails : la correspondance de chaque son du langage avec une lettre ou un groupe de lettres ; et la relation entre la position de chaque lettre dans le mot écrit et l'ordre de chacun des phonèmes dans le mot parlé.

 

RECHERCHES FONDÉES SUR L'IMAGERIE CÉRÉBRALE

Les recherches de mon laboratoire, fondées sur l'imagerie cérébrale, le confirment : tous les enfants apprennent à lire avec le même réseaud'aires cérébrales, qui met en liaison l'analyse visuelle de la chaîne de lettres avec le code phonologique. Entraîner le décodage graphème-phonème est la manière la plus rapide de développer ce réseau – y compris pour les enfants défavorisés ou dyslexiques.

 

Comment expliquer qu'en France les stratégies de lecture qui ont prouvé leur efficacité ne soient pas proposées à tous les enfants ? La
réponse est simple : la formation des enseignants ne leur a jamais expliqué qu'il existe une approche scientifique de l'apprentissage. Résultat : bon nombre d'enseignants « bricolent », selon le mot de Jérôme Deauvieau.

 

Leur enfer scolaire est pavé de bonnes intentions pédagogiques. Ils conçoivent l'enseignement comme un art, où l'intuition et la bonne volonté tiennent lieu d'instruments de mesure. Combien de fois m'a-t-on dit : « La méthode globale ne fait pas de mal, je l'emploie depuis des années, et la plupart de mes élèves savent lire. » Mais 5 ou 6 enfants par classe en échec, c'est précisément ce que crient les statistiques : 20 % des élèves n'apprennent pas à lire, et ce sont eux de bas niveau socio-économique ; les autres réussissent parce que leur famille compense, tant bien que mal, les déficiences de l'école.

 

Partout ailleurs dans le monde s'impose pourtant l'idée d'une éducation fondée sur la preuve, c'est-à-dire sur une évaluation rigoureuse des stratégies éducatives, et de vastes études contrôlées, multicentriques et statistiquement validées.

 

Ces études ont conduit à identifier plusieurs principes fondamentaux qui maximisent la compréhension et la mémoire. Ces principes doivent être mis en œuvre au plus vite dans les classes françaises. Il est urgent que la formation des maîtres inclue un bagage minimal de connaissances sur l'enfant et la science de l'apprentissage.

 

FOURNIR UN ENSEIGNEMENT STRUCTURÉ, EXIGEANT

Ces connaissances, quelles sont-elles ? Tout d'abord que, contrairement à ce qu'envisageait Jean Piaget (1896-1980), l'enfant n'est pas dépourvu de compétences logiques abstraites. Bien au contraire, le cerveau de l'enfant est structuré dès la naissance, ce qui lui confère des intuitions profondes. Il est doté de puissants et rigoureux algorithmes d'inférence statistique. En conséquence, l'école doit fournir à ce «super-ordinateur » un environnement enrichi : un enseignement
structuré et exigeant, tout en étant accueillant, généreux, et tolérant à l'erreur. Les neurosciences cognitives ont identifié quatre facteurs qui déterminent la facilité d'apprentissage. En premier, l'attention : elle fonctionne comme un projecteur, qui amplifie l'apprentissage, mais dont le rayon d'action est limité. Le plus grand talent d'un enseignant consiste donc à attirer, à chaque instant, l'attention de l'enfant sur le bon niveau d'analyse.

 

Une expérience remarquable montre ainsi que le même alphabet sera appris rapidement ou, au contraire, totalement oublié, selon que l'on s'arrête sur les lettres ou, au contraire, sur la forme globale du mot : l'attention globale canalise l'apprentissage vers une aire cérébrale inappropriée de l'hémisphère droit et entrave le circuit efficace de lecture. On mesure ici combien la méthode mixte, en désorientant l'attention, cause de dégâts.

 

Deuxième facteur : l'engagement actif. Un organisme passif n'apprend pas. L'apprentissage est optimal lorsque l'enfant génère activement des réponses, et se teste régulièrement. L'auto-évaluation est donc une composante fondamentale de l'apprentissage, déjà identifiée par Maria Montessori (1870-1952).

 

Une classe efficace alterne, chaque jour, des périodes d'enseignement explicite et des périodes de contrôle des connaissances (lecture à haute voix, questions/réponses, quiz…). Ces derniers développent la « méta-cognition », la connaissance objective de ses propres limites et l'envie d'en savoir plus.

 

Troisième facteur : le retour d'information (ou « feedback »). Notre cerveau n'apprend que s'il reçoit des signaux d'erreur qui lui indiquent que son modèle interne doit être rectifié. L'erreur est donc non seulement normale, mais indispensable à l'apprentissage.

 

L'ERREUR, INDISPENSABLE À L'APPRENTISSAGE

Elle n'implique ni sanction, ni punition, ni mauvaise note (celles-ci ne font qu'augmenter la peur, le stress et le sentiment d'impuissance de l'enfant). Dans une classe efficace, l'enfant essaie souvent, se trompe parfois, et il est gentiment corrigé pour ses erreurs et récompensé pour ses succès.

 

Quatrième pilier, enfin, l'automatisation. En début d'apprentissage, l'effort mobilise toutes les ressources du cortex frontal. Afin de libérer l'esprit pour d'autres tâches, il est indispensable que la connaissance devienne routinière. En lecture, par exemple, ce n'est que lorsque le décodage des mots devient automatique que l'enfant peut se concentrer sur le sens du texte.

 

La répétition quotidienne va transférer l'apprentissage vers des circuits cérébraux automatiques et non conscients. Le sommeil fait partie intégrante de cet algorithme : dormir, c'est consolider les apprentissages de la journée. Voilà pourquoi la réforme des rythmes scolaires, en répartissant l'enseignement tout au long de la semaine, va dans le bon sens.

 

De nombreux exemples démontrent que, déclinés à l'école, ces principes conduisent à des améliorations rapides. Au Royaume-Uni, « l'heure de
lecture », un cours quotidien, structuré, axé sur le décodage, la lecture à haute voix, l'écriture manuscrite et l'enrichissement du vocabulaire, a fait bondir les performances des enfants. Dans la ZEP de Genevilliers, une maternelle, en s'appuyant sur le matériel pédagogique de Maria Montessori et les principes cognitifs que je viens d'esquisser, obtient des résultats exceptionnels : avant même l'entrée en CP, tous les enfants savent lire et faire des calculs à quatre chiffres !

 

Aucune fatalité, donc, à ce que notre éducation nationale soit abonnée aux mauvaises performances. Reste l'urgence d'une mobilisation de tous, parents, enseignants, inspecteurs, ministres, afin d'exiger de notre école rigueur et efficacité pédagogique.

 

Stanislas Dehaene

 

Professeur de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France. Il dirige l'unité Inserm-CEA de neuro-imagerie cognitive à Saclay. Stanislas Dehaene est également membre des Académies des sciences française et américaine. Il a dirigé la publication de l'ouvrage collectif « Apprendre à lire: des sciences cognitives à la salle de classe » (Odile Jacob, 2011). Il est l'auteur du livre « Les Neurones de la lecture » (Odile Jacob, 2007)



« Le professeur doit dépayser son élève, le conduire là où il ne serait jamais allé sans lui et lui offrir un peu de son âme, peut-être parce que toute formation est une déformation. »
        George Steiner, Cécile Ladjali, Eloge de la transmission, Albin Michel, 2003.



Prise de note à l'école: le crayon est plus efficace que le clavier



 

Les mutations dans le monde de l'éducation sont tranquilles, mais elles ne sont pas toujours très efficaces. C'est en tout cas ce que viennent de mettre en lumière des psychologues américains. Comment? En évaluant l'effet sur l'apprentissage de notes de cours prises soit avec le clavier d'un ordinateur, soit avec un bon vieux crayon. Et, pied de nez à la modernité, c'est la note manuscrite qui en fin de compte semble donner les meilleurs résultats.

L'étude complète est publiée depuis quelques jours dans les pages du journal
Psychological Science. Un duo de psychologues, l'un officiant à l'Université de Californie, l'autre à l'Université Princeton, en est à l'origine.

 

En gros, ils ont soumis, à quelques reprises, deux groupes d'élèves à des cours magistraux de 30 minutes, avec deux possibilités pour eux de s'en souvenir. Un groupe avait le droit d'utiliser son ordinateur, avec, qui plus est, dans un cas un accès permis à Internet durant toute la durée de l'exposé et dans un autre cas, pas. L'autre groupe disposait, lui, d'un bloc de papier et d'un crayon, comme dans le bon vieux temps.

 

À l'heure des comparaisons, les deux groupes ont témoigné d'une mémorisation presque équivalente des faits exposés, indique l'étude. Mais lorsque vient le temps d'évaluer l'apprentissage et la compréhesion des concepts, le groupe contraint à la prise de note manuscrite, se distingue de l'autre pour sa plus grande assimilation de la matière.

 

La série d'expérience a été menée auprès d'étudiants universitaires. La matière enseignée relevait du champ de la communication.

Fait étonnant: le groupe avec les ordinateurs a pourtant pris en moyenne plus de notes que celui «équipé» d'un crayon. Or, si les auteurs de la recherche reconnaissent que la quantité de notes est importante pour se souvenir d'une matière enseignée, ces notes ont une valeur moindre dans un processus d'apprentissage lorsque leur accumulation se fait avec «un certain détachement et avec distraction», comme le permet un ordinateur.

«Même quand les ordinateurs sont utilisés en classe dans un cadre strictement académique — et non pas pour faire du magasinage sur Amazon pendant qu'on est en classe —, ils sont néfastes au processus d'apprentissage», a résumé, non sans humour, Pam Mueller, co-auteur de l'étude, citée par le
Science Daily.

À l'inverse, les travaux du duo met en lumière une autre vérité: l'écriture manuscrite facilite bel et bien la rétention à court terme de l'information qu'elle enchasse dans le grain du papier, mais également favorise un meilleur stockage de cette information dans le cerveau pour usage ultérieur. Preuve peut-être que le disque dur, quoiqu'on en dise, peine encore à devenir vraiment une extension de notre cerveau.

 

http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/les-mutations-tranquilles/406751/prise-de-note-a-l-ecole-le-crayon-est-plus-efficace-que-le-clavier


 

http://eduscol.education.fr/numerique/dossier/lectures/lecture-sur-ecran/proces-internet